Saint Lambert-la-Potherie et la féodalité

Le Chapitre de St-Maurille d’Angers était primitivement seigneur spirituel et temporel de la paroisse et avait érigé dès le XIVème siècle des fourches patibulaires « en signe de justice à sang ». Pourtant le domaine terrier semble n’avoir été qu’un démembrement de la seigneurie de Bellenoue et en dépend encore au XIIIème siècle. Tandis que les chanoines rendaient aveu à Candé, la terre et seigneurie de St-Lambert-de-la-Potherie, titrée de châtellenie, relevait de Neuville et avait pour manoir dans le bourg même, un logis, nommé le Temple, qui existe toujours.

Passé en mains laïques, elle appartenait à « vénérable et scientifique messire René Vallin, docteur ès droits, chanoine pénitencier et official d’Angers, régent en l’Université, seigneur temporel de la châtellenie, terre et seigneurie de St-Lambert-de-la-Potherie » ; il fait construire en 1538 un moulin à eau à la chute de l’étang, au lieu de la Ferrauderie, de nos jours la Farauderie.

En 1563, note Célestin Port, le Chapitre, par acte du 23 septembre de cette année céda tous ses droits à René le Poitevin puis en fit rescousse un mois plus tard, le 21 octobre. Il les affirma par suite et les fit reconnaître par justice à l’encontre de Simon de Chîvré, mari de Jacquine de Vaugiraud, qui avait installé un banc seigneurial dans le chœur (1586). Pourtant en 1575 René Le Poictevin prend la qualité de « seigneur de la châtellenie de St-Lamber-de-la-Potherie, y demeurant »; sa veuve, remariée à André Marchant, seigneur de la Chaussée, teste en 1583. Le manoir fut acquis en 1595 par Claude Saguier, qui en prit possession le 6 janvier suivant. Elie de Fay est, en 1599, « seigneur de la châtellenie de St-Lambert-de-la-Potherie » et vend le 1er juillet 1608 « la châtellenie, terre, fief et seigneurie » à Claude Lainer, sieur des Estres, de qui elle passe à Jacques Lainer, conseiller trésorier de France et général des finances à Tours puis, 1631, nommé lieutenant-général en la sénéchaussée siège présidial d’Angers, maire d’Angers en 1639. Madeleine Lainer, fille du précédent, épouse Marin Boylesve de la Morousière », maître d’hôtel ordinaire du Roi, il meurt en 1678. Leur descendance conserve la seigneurie de St-Lambert jusqu’à la Révolution et acquit en 1704 le château de la Coltrie. Jacques-Honoré Boylesve, sieur de la Morousière, acheta moyennant 1000 livres et par une transaction, le droit de seigneurie que lui contestaient encore les chanoines de St-Maurille.

D’après le dictionnaire historique de Célestin Port

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La Bibliographie :
Célestin Port « Le Dictionnaire des communes de Maine-et-Loire »